LES 10 'PAROLES' : POUR UNE PREMIERE APPROCHE DES "DIX COMMANDEMENTS"

Nous allons lire ce que nous avons coutume d'appeler "les dix commandements", mais que la tradition juive appelle "les paroles". Pour juifs et chrétiens, c'est un texte majeur et il est fort possible que vous en ayez déjà quelque connaissance. Ici, nous vous proposons de confronter le texte à ce que nous croyons en connaître. Pour cela, après une première lecture, nous le mettrons de côté et nous nous poserons quelques questions.
Dans un premier temps, nous allons lire une seule fois le texte, attentivement mais sans chercher à le mémoriser. Il est bref : si nous le connaissons, il s'agit juste de nous le remettre en mémoire, sinon, il ne s'agit que de l'effet qu'il produit.

Après la première lecture, un test

Sans regarder le texte, faisons un test en répondant à quelques questions :

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Vérifions nos réponses :

Le point commun : aimer

Spontanément, il est possible que tous ses interdits ne paraissent pas d'égale importance. Je peux comprendre que si je suis libre de tuer - et si donc chacun est libre de me tuer -, il n'y a plus de tranquillité pour personne. Il ne reste plus qu'à se promener armé, et c'est la loi du plus fort : le faible n'est plus protégé. En revanche, d'autres interdits peuvent paraître exagérés : commettre l'adultère ou convoiter la femme de son voisin n'apparaît plus toujours très grave, porter un faux témoignage semble à certains parfois légitime.
Mais tous ces interdits ont pourtant un point commun : il m'est impossible de prendre la femme de mon prochain ou de porter un faux témoignage contre mon voisin si je l'aime véritablement.
En définitive, ce que me commande ce texte, c'est d'aimer l'autre. Quand Jésus est interrogé sur le plus grand des commandements, il répond :
"tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. (Mt 22,37-40)
Ce sont ces deux commandements qui sont à l'oeuvre dans notre texte : il est tout entier commandement d'amour.

Un texte libérant

Quand on lit ainsi notre texte, on entrevoit l'enjeu de ces "commandements" : bien loin d'être un carcan, ils redisent avant tout combien la condition d'une vie bonne est d'aimer : ne rien faire qui blesse l'autre ouvre à un monde de liberté parce que l'homme n'a plus à craindre l'homme. C'est à quoi nous appelle la Bible, ici, déjà dans l'Ancien Testament.
Cette perspective de liberté se note aussi dans le fait que le texte ne comporte que très peu de commandements positifs et se contente pratiquement d'énoncer des interdits : hormis les rares chemins interdits, tout le reste est possible.

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