POUR UNE PREMIERE APPROCHE DES RECITS DE LA RESURRECTION

Juste auparavant, le récit relatait la mise au tombeau de Jésus, et voici que, sans transition, nous passons au matin du "premier jour de la semaine". Il n'y a rien entre les deux. C'est l'occasion d'examiner comment les récits évangéliques rapportent la Résurrection de Jésus. Nous le ferons avec les récits de l'Evangile selon saint Jean (chapitres 20-21). Cette fois-ci, nous lisons le chapitre 20.

Comme à chaque fois que nous lisons un texte biblique, nous essayons d'avoir assez de liberté pour entrer dans la lecture avec le moins possible d'a priori. Pour cette première fois, nous serons particulièrement attentifs à ce qui est dit de la résurrection elle-même.

Après la première lecture

Première constatation : le texte comporte quatre petits récits, mais l'évangéliste ne dit rien de la résurrection elle-même. Le seul terme qui évoque l'événement est au v. 9, évoquant les disciples : "ils ne comprenaient pas encore que, selon l'Ecriture, Jésus devait se relever des morts", en grec anistèmi, précisément : "se mettre debout d'entre les morts". Cela dit simplement que Jésus était mort, mais qu'il s'est remis debout. C'est tout.

Si l'auteur ne dit rien de la résurrection proprement dite, il doit être néanmoins possible d'en observer les effets. Pour le faire, interrogeons-nous sur ce que constate chaque récit et sur ce qui est dit du Ressuscité.

Les apparitions du Ressuscité

Récit 1 (versets 1-10) : ce qui est donné à constater : un tombeau vide (v. 2), les linges utilisés pour l'ensevelissement roulés à part (v. 7), le passage de la vision à la foi pour le disciple dont on sait depuis le v. 3 qu'il est celui "que Jésus aimait" (v. 8). Cependant, il aurait dû croire plus tôt selon l'Ecriture, c'est-à-dire d'après ce qui avait été annoncé dans les Ecritures juives (v. 9).

Récit 2 (v. 11-18) : présence de deux anges à l'endroit où Jésus avait été déposé (v. 12), mais alors qu'il est de nouveau constaté son absence (v. 13), puis Jésus est présent sans que Marie le reconnaisse d'abord (v. 14). En fait, Marie ne reconnaît Jésus que quand il s'adresse à elle.

Récit 3 (v. 19-23) : dans un contexte où tout est verrouillé par la peur, Jésus se rend présent à ses disciples (v. 19). Pourquoi mentionner qu'il leur montre ses mains et son côté si ce n'était qu'ils ont de la difficulté à le reconnaître ? (v. 20). Mais l'apparition est brève, Jésus leur communiquant l'Esprit saint et leur donnant mission avant de repartir (v. 22-23).

Récit 4 (v. 24-29) : après l'objection de Thomas, absent lors de la précédente apparition, et ayant du mal à croire que Jésus soit vivant (v. 25), Jésus revient. Cette fois-ci encore il se rend présent alors que le lieu où se trouvent les disciples est toujours verrouillé (v. 22). Encore une fois, Jésus donne la paix à ses disciples (v. 26). Il se fait reconnaître en faisant cette fois-ci en demandant de toucher les marques de sa crucifixation et en demandant à Thomas de croire (v. 27). Il n'est rien dit sur le temps de la présence de Jésus, mais la parole qui lui est prêtée insiste encore sur l'importance de la foi en sa présence (v. 29) que Thomas avait mise en doute.

Des points communs

Nous constatons alors qu'il y a des constantes dans ces récits. Nous en noterons six :

Pour attendre...

Après une première approche du chapitre 20 de saint Jean - avant la lecture du chapitre 21 -, nous pouvons déjà pressentir ce qu'est la Résurrection pour la foi chrétienne : elle est avant tout la certitude de foi que celui qui était mort est vivant et présent. C'est le message des évangélistes.
Peut-être pouvons-nous nous demander comment cela importe aujourd'hui...

Retour en haut